Libérez-les !

écrit en mai 2020, cet article et son titre diffusé sur des réseaux sert de bannière pour annoncer de multiples événements artistiques, ce dont je me réjouis.

Nombre de créateurs s’emprisonnent pour réaliser leurs œuvres. Ainsi les écrivains, l’écriture dévorant le temps : le premier jet le grignote, les suivants le croquent, le tout avale l’existence et gobe la vie. Graveurs, peintres, sculpteurs se fondent dans les formes et les couleurs. Pour que la musique virevolte dans l’espace, les musiciens apprivoisent les notes, les assemblent, les transcrivent, les jouent, les font jouer. Le geste parfait du danseur fut répété jusqu’à l’épuisement. Cheminements hasardeux des cinéastes pour mener un film jusque dans une salle obscure.

Confinement du corps, de l’esprit, de l’existence : se cloîtrer plus ou moins volontairement, mais inexorablement. C’est à ce prix, c’est ainsi. Folie peut-être, sans doute.  Si l’œuvre est belle et rencontre son public, qu’importe ! Dans le cas contraire, c’est une tragédie, car la réclusion acceptée n’est pas une mort au monde mais un élan vers autrui.

Libérez les livres, les tableaux, la musique : confinés, ils s’étiolent et meurent entraînant les artistes dans le néant, copyrights réservés au silence.

 

 

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