Youpi !

Un seul mot d’ordre : « feel good ». Les films « road movie feel good » envahissent les écrans des cinémas encore un peu déserts. Je consulte nerveusement un dictionnaire : récit de voyage — être bien. Pour sûr, voyage et bien être s’imposent après ces périodes d’angoisse et de contraintes.

Les livres feel good existent aussi. Voilà quinze jours, une autrice à côté de moi les  vendait comme des petits pains. J’en ai feuilleté un : dialogues banals d’une famille heureuse baignant dans le bonheur. Le tout semblait inintéressant et sans style. Dimanche, j’ai voulu ralentir une visiteuse qui passait devant mon stand à vive allure. De ma main gauche je désignai mes ouvrages et sous mon masque rouge et mon loup noir, je lançai :

– Il faut regarder les livres, lire un passage…

– Ils ne m’intéressent pas.

Mes yeux riboulèrent de surprise et de désespoir.

– Vraiment ? Mais pourquoi ? Expliquez-moi.

Elle parut embarrassée. Je plaidai :

– Mes couvertures sont belles, les sujets variés, bien écrits… Vous préférez les polars ?

– Surtout pas !

– Les romans à l’eau de rose ?

– Oui.

– Le genre arlequinades ?

Renfrognée, elle s’éloigna. L’expression anglaise feel good  m’échappait : aurait-elle acquiescé ?

J’examine mes livres avec suspicion. J’admets que mes titres ne sont pas des plus engageants… Les deux qui pouvaient évoquer une lecture guillerette sont épuisés. Néanmoins, les titres des recueils de nouvelles ricochent de mille couleurs aléatoires et mon blog-papier « à suivre… » induit un futur donc de l’espoir.

Mon prochain roman (je cherche un éditeur, si…)  s’intitule Le désordre des choses. Je crains que…

Voyons voir…

Le joyeux foutoir

La méprise rigolote

Sens dessus dessous

Un chaos feel good

Le road movie des trucs

Please, votez pour l’un d’eux ou proposez-moi un titre porteur… Je compte sur vous, par avance merci.

                                                  Photo Betty C. à Rocamadour