Jeu des portraits
– C’est un écrivain.
– Contemporain ?
– Oui mais décédé dans les années 80.
– De quoi est-il mort ?
– En quoi est-ce important ?
– S’il était jeune…
– Dans la force de l’âge, peut-être est-il mort d’une rétention de « E »…
– Improbable, il les avait régurgités peu après.
– Peut-être est-il mort d’un trop plein d’objets…
– Non plus, il les avait éliminés par la suite – en dormant.
– Alors, d’une difficulté à vivre comme en témoigne son roman, celui qui propose une sorte de notice à ce sujet.
– Si la difficulté de vivre devait conduire à la mort, beaucoup n’atteindraient pas l’âge adulte.
– On considère que le jeu et le rire sont bénéfiques, or c’était un expert dans ces domaines.
– Performance et plaisir peuvent s’opposer.
– La jubilation peut s’en mêler.
– La jouissance de celui qui œuvre est une chose, celle du Receveur…
– Un Receveur… comme le Regardeur d’un tableau ?
– Oui.
– Peut-être est-il mort d’un souvenir…
– Je ne me souviens plus de celui qu’il racontait dans…
– C’était celui de W…, comment déjà ?
– Est-ce qu’il était question d’un wapiti ?
– Possible, mais les animaux…
– N’avait-il pas un chien ?
– Un chien je ne sais pas, mais un chat oui, un chat noir Oulipo.
– Ah oui ? Mais Oulipo c’est aussi…
– Lui aussi avait le poil noir : un bouc et une étrange chevelure frisée.
– Il a reçu plusieurs grands prix littéraires.
- C’est ? (Réponse le 1er mars mais elle est aussi dissimulée dans l’un des textes du blog…)
– C’est quand même bizarre un écrivain.
– Plus ou moins, mais un peintre tout autant, à tout prendre…
– À prendre avec des pinceaux…
– Certes ! J’en connais un qui peint des corps déformés.
– Il y en a plusieurs…
– Oui mais déformés jolis, dans le mouvement, un peu comme le Gréco mais pas forcément en hauteur.
– Alors ce n’est pas l’Anglais…, ni celui qui peint des corps aux sexes… accablés.
– Non, lui, il puise dans les mythes, du reste il décroche souvent du réel.
– Au bord de la folie ?
– Au cœur parfois.
– Il s’est baladé avec un marteau ?
– Oui, et un homme lui a présenté une faucille, ce qui lui évita peut-être un coup sur la tête.
– C’est un communiste ?
– Non, plutôt un mystique.
– Certains communistes…
– Pourquoi pas. Les corps peints sont souvent dans une sorte de rouge sépia.
– Sépia, ce n’est pas très rouge.
– Donner des noms de couleurs pour les peintures est difficile : les peintres en inventent infiniment plus que l’arc en ciel.
– Forcément, ils les mélangent alors que l’arc en ciel les divise.
– Mais l’arc unit un point à l’autre.
– Comme les tableaux : un regard à l’autre.
♦ C’est ? (Réponse le 1er mars mais aussi sur le blog…)
3 Comments
L'auteur février 28, 2017 - 18:11
Réponses : L’écrivain : Georges Pérec – Le peintre : Gérard Garouste
arbouge février 26, 2017 - 10:09
Il semble que le nom de l’écrivain soit plus facile à trouver… Le peintre, toujours en vie, a écrit une autobiographie fort intéressante sur sa fragilité psychique et sur son rapport à l’art. Je tais le titre car un simple clic vous donnerait la réponse… trop facile !
L'auteur février 23, 2017 - 16:47
Félicitations à ceux qui ont trouvé les noms de ces deux artistes. Pour les autres, vous avez encore jusqu’au 1er mars. Voici quelques indices : initiales de l’écrivain G P , du peintre G G.
Rappel, leurs noms ont été glissés dans des textes du blog qui permettaient de le faire…