Alceste 2017
« Mes yeux ont la couleur des matins en chemise »*
Tandis que rêves et songes s’éternisent
Mon âme s’y réfugie en toute franchise
Elle s’y love, s’y complait et s’y remise
Refusant de rejoindre mon humeur grise
Mes idées, mes mots et le reste s’empaquettent
Lustrés à vif, à chaud à quelques chansonnettes
Et mon pauvre amour tout déjanté hoquète
Retenu par des fils telle une marionnette
Effeuillant sans répit une belle pâquerette
Qui ment comme il convient de mentir aux amants
Mon cœur fou, mon âme pâle allant de l’avant
Sans hésiter, sans musarder, sans jugement
Le temps filait mais en moi demeurait l’enfant
Qui croyait aux contes, aux fées et au printemps
Balivernes admises, stupide candeur
Père Noël et Dieu dodu tricotant les heures
Je pensais, j’écrivais me tuant au labeur
Sans même m’aviser d’une crapule d’éditeur
Et prétendais alors que c’était le bonheur
*Léo Ferré – « Alceste »
(et avant lui Molière)
1 Comments
arbouge janvier 01, 2018 - 10:05
« Merci pour ces efflorescences dont tu es coutumière regorgeant de talent, de virtuosité et de sensibilité. Ton « Alceste » est d’une écorchée vive, un dialogue incessant entre le grand Ferré et l’Alouette. » Andy