L’automne
L’automne doré et parfumé
comme une frotte à l’ail
La sève boule doucement chaude
Les feuilles en prennent du roux
Le raisin se grappe en miel
Baies, noix, prunelles
Fruits obscurs, acides, doux
où la lumière d’octobre maraude
Écartement rouge des figues
sur les lèvres écorchées
dégorgeant leur pulpe dense
luisante du désir qui se balance
Sous le ciel en ricochets
le vent danse la gigue
Éclatement des châtaignes
Grésillement des feuilles
Cendre frileuse au matin
d’un novembre chagrin
qu’une pluie fine cueille
de son nez musaraigne
La terre est brune et blonde
comme l’anse d’un panier
comme la croûte du pain
comme le pichet de vin
comme le bois du trépied
comme une eau profonde
6 Comments
Andy novembre 30, 2021 - 14:42
Poème surprenant car plein de joies et de sensualités alors que l’automne a mauvaise réputation ; comme nostalgique des automnes à venir ou réparateur des disettes estivales, nullement mélancolique comme on aurait cru.
Isabelle novembre 14, 2021 - 17:45
Belle évocation qui interpelle tous les sens avec gourmandise.
Régine novembre 14, 2021 - 09:34
Magnifique. Bravo !
Nina novembre 13, 2021 - 09:11
Qu’il est beau ce poème !
Nat novembre 12, 2021 - 16:05
Mon intérêt pour les arabesques de tes mots demeure intact. Tu as précisément décrit ce pourquoi je me réjouis de l’arrivée de l’automne ! J’en ai le bout des doigts brûlants des coques de châtaignes et j’entends le crissement fauve des feuilles sous mes pas… J’adore ce texte.
Je savoure d’avance le plaisir que j’aurai à lire les deux ouvrages choisis.
Ginette novembre 10, 2021 - 11:54
Superbe comme toujours.