L’odeur

L’odeur s’infiltra subrepticement, une odeur désagréable. Agréable, on parlerait de parfum, de senteur ou de fragrance et l’on ne s’en soucierait pas.

Elle s’installa dans le dressoir où trônent la machine à laver et la planche à repasser. Suit-elle les canalisations ? J’ouvris la trappe des combles pour ventiler l’espace et disposai un bourrelet de tissu pour obturer le bas de la porte. L’odeur émigra à l’autre bout de la maison.

De plus en plus pestilentielle, elle gagna le bureau. Pour le moment, elle épargne la chambre et la salle de bain, bien qu’une eau noirâtre affleure à la bonde de la baignoire.

Dans le théâtre antique, les odeurs putrides dénonçaient des crimes restés impunis. Les pièces contemporaines introduisirent mouches et rats en guise de symboles.

Ne pas respirer, tout ouvrir puis refermer vivement. Utiliser des diffuseurs de parfums à l’aide de brûleurs ou d’aérosols. Leurs senteurs se mêlent à la puanteur : association plus écœurante encore.

Faut-il commander un plombier ou un exorciste ?