Un dimanche
J’ai tapé sur internet : Au secours ! En retour, une avalanche de films et de livres portant ce titre… J’ai tenté : Y a-t-il quelqu’un ? J’ai reçu une chanson et des interrogations sur la manière d’écrire y a-t-il. J’ai essayé : Trop seule. « Huit moyens de lutter contre la solitude. »
Il faut mieux cibler le problème : Solitude et création. « Solitude et création chez Flaubert, Cent ans de solitude de Marqués. » J’apprécie grandement ces deux auteurs, mais j’aspirais à un soutien tangible, presque une main tendue sortant de l’écran…
Certes, associations et réseaux proposent des remèdes, ce n’est pas ce dont j’ai besoin. En outre, je viens de découvrir, via un livre, la malignité des algorithmiques manipulant un réseau de rencontres. Malgré des buts différents, tous les réseaux fonctionnent de façon similaire. Voilà pourquoi je reçois certaines notifications-en particulier une flopée « d’amis » écrivains- et pas d’autres . Ce réseau méconnait totalement leur psychologie, car si l’homme est un loup pour l’homme, l’écrivain est une hyène pour l’écrivain !
Réseau mon beau réseau, adresse-moi des amis éditeurs, des amis libraires, des amis critiques, des amis lecteurs.
Inutile de rejoindre des groupes partageant une même passion : chacun avance son précieux pion, tous tournent en rond, petits patapons.
Je conçois que les réseaux suscitent dépressions et suicides ou de l’agressivité : injures, insultes, mots orduriers, menaces.
Les blogues offrent des choix plus variés et reposent sur des adhésions volontaires, hélas ils se diluent dans tout ce magma.
Enrichir des milliardaires et leur livrer ma vie me contrarie.
Je pianote : Je renonce !
« Je renonce tu renonces il renonce nous renonçons vous renoncez ils renoncent.
Passé composé. J’ai renoncé tu as renoncé
Synonymes : abandonner, abdiquer, céder, se défaire, se départir, se dépouiller, se dessaisir, se détourner, dire adieu à, faire une croix sur… »
Je m’énerve : Va te faire f…
« Injurieux, vulgaire – Manifeste avec virulence son agacement ou sa désapprobation.
Familier – S’emploie pour dire qu’il ne faut pas compter sur quelque chose. »
Ultime espoir : voir si un nouveau courriel positif ou amical a surgi du néant. « Mettez une doudoune chauffante pour ne plus avoir froid. »
J’éteins l’ordinateur.
5 Comments
Pierre novembre 20, 2023 - 10:33
Je me retrouve complétement dans cet article et même au-delà !
Frédéric CHARTRAIN novembre 18, 2023 - 13:27
Un dimanche un peu gris ? Tout de même, Flaubert peut être une excellente compagnie, d’outre-tombe certes, mais justement –un adolescent écrirait « du coup » – éternelle. On évitera « Salammbô », « Madame Bovary » et surtout « Un cœur simple », infiniment délectables dans la forme, mais plutôt déprimants dans le fonds, pour choisir peut-être « Bouvard et Pécuchet » et son « Dictionnaire des idées reçues », si conforme à tes humeurs les plus caustiques … Et, grâce à Internet, ou plus précisément à Gallica, cela, comme tout le reste de « la mémoire du monde » peut être accessible en quelques clics. « Y a d’la joie ! », chantait Charles Trénet, qui, sans être ton troubadour préféré, est tout de même très indiqué pour les dimanches gris…
arbouge novembre 18, 2023 - 15:56 – En réponse à : Frédéric CHARTRAIN
J’admets tout à fait Flaubert et j’avais apprécié le roman « Le perroquet de Flaubert ». Une amie éprouvait de la peine pour Bouvard et Pécuchet. J’ai lu récemment un roman qui mettait en scène deux descendants vivant de nos jours.
Quant à Trénet, le premier poète chanteur, Léo Ferré interprète avec beaucoup d’émotion : « Que reste-t-il de nos amours »…
Je ne suis pas certaine que ce dimanche-là était gris… « Il pleut dans mon cœur comme il pleut sur la ville » disait un autre poète.
Claude L. novembre 17, 2023 - 15:48
J’envoie un message de soutien et de partage. Pour moi, internet est l’invention du diable d’abord attirante, puis envoutante avant de montrer son vrai visage… Vade retro interneto.
Guillaume novembre 17, 2023 - 15:46
Sympa ton article, les jours sont bien gris foncé…