Déception

J’ignore pour vous, mais moi je suis souvent déçue par les gens. Je sais qu’il convient de dire les personnes, cependant les comportements que je vais évoquer sont si répandus qu’ils gomment l’individu.

Lors d’un récent voyage, plusieurs participants apprenant que j’écrivais m’ interrogèrent. Je répondis et distribuai quelques cartes : coordonnées, site, blogue… Plusieurs affirmèrent lire beaucoup : ils visiteraient mon site et me contacteraient. L’une précisa l’ouvrage qu’elle achèterait, un autre affirma qu’il écouterait les émissions disponible sur mon blog.

Deux mois plus tard : nul signe.

Pour ma part, lorsque je dis quelque chose, je le fais ou sinon je m’explique.

Mes livres, aux prix peu élevés, offrent assez de diversités pour retenir l’attention.

Chez les petits éditeurs, les auteurs connaissent les commandes au jour le jour. Par ailleurs, mon site/blogue m’avise de tout nouvel abonné. Après chaque article, je sais  combien ont cliqué le courriel, combien ont appuyé sur « lire la suite », combien ont examiné d’autres pages et qui.

Que les inscrits se rassurent, je me contente des statistiques généraux et m’interdis d’examiner les noms.

Ma déception tient à l’incuriosité de ceux qui ne me connaissent pas et aux mensonges et infidélité des autres.

Depuis des années, je fréquente un Festival lié à mon poète de prédilection. J’ai réalisé plusieurs interventions sur son œuvre, toutes différentes. Parmi ses « fans », certains y assistent avec plaisir, d’autres s’abstiennent avec plus ou moins d’ostentation. Quelques-uns ont acquis mon essai, d’autres non. Chacun est libre.

Une année, un journaliste parisien qui passe à la télévision est venu nous en parler : tous étaient là et s’empressèrent d’acquérir son livre.

Rappelons que le « the » poète appréciait mes écrits et en témoigna. Ces comportements ne le surprendraient pas, mais  l’écœureraient. Bien entendu, les exceptions existent : de belles rencontres, des réactions chaleureuses, même des amitiés.

Hélas ! C’est rare, si rare et fragile.