Le monde de l’édition

Lors d’une émission littéraire, les propos d’une éditrice me comblèrent : je lui adressai mon tout dernier manuscrit.

Quelques mois plus tard, je reçus une lettre déplorant de ne pouvoir retenir qu’une dizaine d’ouvrages pas an et donc, malheureusement…

Dix livres, c’est peu, surtout compte tenu de l’avalanche de  manuscrits qui circulent.

À la médiathèque, je repère un ouvrage paru sous son égide, par curiosité je l’emprunte et le lis. Un ouvrage, hélas insignifiant selon moi : une histoire banale, des personnages stéréotypés, des clichés,  un auteur qui s’évertue, pathétiquement, à la légèreté et à la drôlerie.

Déception, tristesse m’envahissent, teintées de  perplexité : impossible d’établir un lien entre cette femme cultivée, élégante, héritière d’un nom prestigieux que je supposais exigeante et ce piètre bouquin. Certes la photo du scribouillard fautif est avenante, le sourire sympathique. Prise d’un soupçon, je vérifie sur internet qu’aucun lien particulier ne les unit. Non.

Au passage, je parcours le site d’un éditeur belge : Au comité de lecture, les débats sont nombreux et plusieurs facteurs entrent en jeu. Certains textes figurent parfois dans notre pile des « peut-être », également appelée « pile des remords »…/…. Les auteurs qui ont envie de tenter leur chance ne doivent pas hésiter. Mais ils doivent être patients et considérer leur envoi comme une bouteille à la mer qui peut atteindre notre rivage rapidement… ou jamais.

Naguère, j’ai relaté une nouvelle à propos d’un écrivain qui fourra un manuscrit conséquent dans une dame-jeanne et la jeta à la mer.

Et… (Choisir la chute qui vous convient.)

1- Le PDG d’une multinationale de l’édition qui voguait sur son yacht ayant épuisé sa cave, la repêcha pour la boire. D’abord déçu puis enivré par les mots, il l’édita.

2 – Une sirène qui passait également dans le coin, l’avala, les mots se mêlèrent à son chant encore plus  séduisant.  Un critique littéraire tomba amoureux de la créature ou  des mots et rédigea un excellent papier.

3 – L’écrivain, enfin raisonnable, se jeta à la mer pour rejoindre ses mots : paix à son âme et à ses mots.

Photo Rocher de Saint-Jacques de Compostelle