Le Grand Tour

Je viens d’accomplir une partie du Grand Tour d’Italie que se devaient d’effectuer les jeunes gens bien nés et les artistes du XVIIe au XIXe siècle. J’ai marché dans les pas d’illustres qui s’exprimèrent à merveille à ce sujet : Goethe, Stendhal, Chateaubriand, Lamartine… Ma canne (pour pallier une rude chute sur mon genou droit huit jours avant) suivait leurs traces. Tant et si bien, qu’elle tomba au cœur des fouilles du forum de Rome dans la montée en face de la colonne de Trajan. Que les dieux l’acceptent comme une offrande.

Une nouvelle canne m’accompagna jusqu’à Naples, le long des ruelles de Pompéi et sur le Vésuve. Elle n’empêcha pas un gadin en redescendant de cet impressionnant cratère. A-t-il conservé une part de sa férocité ? Ces lieux extrêmement émouvants nous touchent et malgré les siècles écoulés, les merveilles de cette civilisation et les drames qui s’y déroulèrent nous bouleversent.

J’ai réalisé un grand nombre de photos, impossible d’en choisir une pour illustrer ce voyage, à moins de puiser dans les insolites qui ne prétendent pas à l’historicité ni ne revendiquent la beauté. J’ai approché la Villa Médicis qui devrait bien me convier pour présenter mon prochain ouvrage…

Naples rend un culte à Diego Maradona et quelques clichés amusants en témoignent, à moins qu’à défaut d’une visite à la chapelle Sixtine (des heures d’attente), j’opte pour Polichinelle, un artiste vénéré de la comedia del arte  ?

J’ai admiré la fontaine de Trevi, en réfection. Dans le bassin vide, deux ouvriers étaient assis face à face. Cependant, des touristes jetaient des piécettes en quête de bonheur et j’entendais la voix d’Anita : Marcello, Marcello… Alors, je le vis apparaître élégant et moqueur sur un mur, il voisinait avec un pape :  rapprochement insolent qui ne demande qu’à accompagner l’évocation de ce voyage.