Andalousie : représentations religieuse

Les têtes des douze apôtres  nous fixent depuis un cercueil en verre : étonnement et tristesse emplissent leurs yeux. Ils se ressemblent.

Dans un retable aux colonnes dorées, torsadées   : une statue de la vierge habillée de vêtements en dentelles, un diadème d’étoiles, en contre bas, dans un tombeau transparent sur fond rouge la dépouille du christ,  jambes pliées comme sur la croix, presque nu. Un contraste saisissant ! Ces représentations suscitent en moi des réflexions pas fatalement théologiques.

Ailleurs, la vierge habillée luxueusement d’une robe en perles, une étole bleue sur les épaules se tient à côté de Saint-Jean portant une bure sombre. En dessous, mais au premier plan, le Christ debout les yeux baissés. Sa robe blanche serrée par une riche ceinture dorée s’écarte sur un torse musclé et hâlé, l’épaule gauche dénudée : un indéniable érotisme s’en dégage.

Dans l’église Santa Maria la Mayor à Ronda, Raymonde Pagegie a peint « La dernière cène » (1988) : tous les personnages présentent des silhouettes androgynes, y compris le Christ.

Malgré le scandale, l’œuvre demeura en place. Elle n’est dissimulée que lorsque l’évêque de Grenade célèbre la messe.

À ce propos, j’ai ouï dire que la Vierge Marie aurait préféré avoir une fille…