Parcours
Le manuscrit terminé, relu maintes fois, doit désormais être présenté aux éditeurs. Les plus connus exigent des envois postaux, une présentation précise et une enveloppe si l’on souhaite le récupérer. Photocopies et timbres atteignent une somme rondelette. Idéalement, une dizaine minimum s’imposerait : une rente !
Ensuite, l’auteur attend trois mois, six mois, voire plus, attend la non-réponse qui signifie refus, mais qui entretient le doute : refus ou retard ou négligence ? La réexpédition du manuscrit prend encore trois mois chez certains, ce qui retarde d’autant l’envoi à un autre…
Les éditions plus récentes acceptent des envois par internet : plus pratique, mais évanescent. Est-il parvenu ? Là encore, attente de trois à six mois et davantage, de plus avec la pandémie, tout le monde a écrit. Et ceux qui, toute leur existence vécurent confinés, achèvent de se désespérer.
Il convient de sélectionner l’éditeur dont la ligne éditoriale correspond à votre ouvrage : ligne souvent zigzagante. S’orienter vers les éditeurs des livres que l’on a aimés, mais chez les mêmes d’autres ennuient…
Beaucoup d’éditeurs existent, sauf qu’en y regardant de près, il s’agit de maisons satellites qui dépendent de quelques mastodontes. Pourquoi cette politique ?
Si une réponse rapide vous parvient, il se peut qu’une personne ayant un certain pouvoir ait lu plus de dix pages, ait accroché, peut-être même l’a-t-elle lu en totalité et apprécié et que… Mais plus sûrement, vous avez sélectionné une maison d’édition à compte d’auteur (dissimulée) qui fera imprimer une cinquantaine d’ouvrages pour une somme colossale. À vous de les vendre à votre famille, amis, ennemis, concierge…
Autre proposition : un tirage participatif : moins coûteux, mais résultat semblable. D’autres exigent que vous leur arrangiez une souscription auprès de vos connaissances pour assurer leurs arrières. Si vous possédez une grande famille et beaucoup d’amis, autres que ceux de Facebook, c’est jouable, mais le résultat différera-t-il ?
Des plates-formes se chargent de mettre en relations auteurs et éditeurs moyennant finances et, si affinités… Mais pourquoi des éditeurs croulant sous les envois utiliseraient-ils ces intermédiaires ? Leur sélection se base sur des mots-clefs comme pour les sites de rencontres…
Quels mots choisir pour mon dernier manuscrit ? Trompe-l’œil, arts, artistes, révolte, solitude, personnages, rencontres… Combien d’ouvrages pourraient afficher ces mêmes critères, en dehors, peut-être, du premier.
J’ai effectué mes premiers envois sous mon nom, puis j’ai pensé que mon prénom me discriminait : les prénoms étrangers ne sont pas les seuls à claquer les portes. Alors j’ai pris un pseudo, puis un second et nous attendons…
6 Comments
Andy février 05, 2022 - 08:50
Compte tenu de la qualité de tes écrits, je suis scandalisé. Il n’y a rien à attendre d’un tel système. Deviens éditrice !
Khom janvier 29, 2022 - 09:43
Des aventures littéraires que je lis toujours avec plaisir.
arbouge janvier 27, 2022 - 09:05
Pour Isabelle : « Renoncer, c’est la mort
Préludez sans cesse »
L’un de mes poèmes de jeunesse…
Isabelle janvier 27, 2022 - 09:03
Oui, c’est lourd et improbable. C’est aussi pour moi le mystère de la persévérance…
arbouge janvier 26, 2022 - 17:18
Pour Emma : J’offre des textes et des images à ceux inscrits à mon blogue. Pour le reste, c’est toute une vie d’écriture : des choix, des renoncements… Pour que tout cela ne soit pas absurde et pathétique, je ne peux que me battre pour la publication et la lecture de mes travaux. Les quelques fois où j’ai offert des livres soit ils n’ont pas été lus, soit…
Les chanteurs que j’ai connus constataient que les pires publics étaient ceux des concerts gratuits !
Emma janvier 26, 2022 - 17:13
L’idéal, écrire juste pour le plaisir de partager et d’offrir.