Pictogrammes et doigts d’honneur

Si les réseaux peuvent être utiles à l’Ukraine, c’est bien, mais je persiste à m’en méfier.

Certains dégainent leurs « likes » ou déchaînent leur mauvaise humeur plus vite que l’affichage du texte, surtout sur les blogs des personnalités… Telle libraire qui, en vrai, écrase les auteurs, se précipite pour célébrer la moindre réflexion d’une star de l’écriture ou la plus petite photo banalus envoyée par… ou…. et aussi…

Un émoji (du japonais signifiant figure et caractère) m’évoquait la perplexité alors qu’il indiquait la solidarité  :  si même les pictogrammes sont ambigus, nous sommes perdus ! Les mains jointes implorent une réponse, un service ou remercie : équivoque redoutable.

 Mieux vaut un dessin qu’un long discours disait Napoléon qui raffolait pourtant des envolées lyriques du haut des pyramides.

De fait, les mots doivent se manier comme la nitroglycérine. Le langage corporel est bavard : port de tête, mouvements des yeux, position des bras, démarche révèlent, plus qu’à confesse, les protagonistes inconscients de ces détails.

Les enfants pratiquent le haussement d’épaules, le gonflage des joues se méfiant des mots qui leur vaudraient des remontrances, mimiques tolérées.

Les grands manient de plus en plus les doigts et bras d’honneur. Adolescente, réagissant à un automobiliste impétueux, j’avais dressé mon médium. Se penchant par la portière, le chauffeur avait crié : « Où tu veux, quand tu veux ! » Je m’interrogeais pour de bon sur la signification de ce geste.

Mais revenons aux réseaux,  je préfère commenter un message plutôt qu’utiliser un symbole. Je tente une répartie spirituelle ou de circonstance : pas facile. Je vais jusqu’au partage pour les artistes puisque mon compte est celui d’un écrivain qui bêtement confond le net avec  la mer et, en toute folie, lance des bouteilles.