Agacements
Les petites manies et les rengaines de nos proches nous agacent, elles nous toucheront après leur mort si nous leur survivons.
Alors comment être mieux accepter par les autres et par soi-même ? Sans vouloir jouer les « gourous » : en tolérant la banalité du quotidien afin d’en sourire dans l’éternité. En devenant plus indulgent envers les éléments et les choses, plus bienveillant à l’égard des animaux et des êtres. En dressant la liste de ce qui exaspère et en envisageant des palliatifs.
– Une attente prolongée du fait d’un resquilleur, d’un appel téléphonique ou d’un employé empoté : observer le décor, se réciter un poème, chantonner, exécuter quelques mouvements pour favoriser la souplesse ou l’équilibre.
– L’absence de retour dans une conversation : répéter patiemment la phrase et solliciter le récepteur ou bien : se taire.
– Dans un courriel, susciter discrètement une réaction : par avance merci d’avoir l’obligeance de considérer ma demande et de bien vouloir y répondre.
– Confronté aux caresses intempestives de chats lorsque vous êtes encombré ou pressé : s’immobiliser, leur parler gentiment pour abréger, en douceur, leur frotti-frotta.
– Au moment de fermer votre porte : ne pas multiplier pas les « faux départs » par des vérifications souvent inutiles qui retardent. Et donc, avant de vous lancer dans l’aventure, tenter une rapide récapitulation des gestes exécutés et des objets à emporter.
– Un mot se dérobe : respirer, se concentrer, le remplacer par un autre ou par une périphrase. Se taire.
– Ne plus attendre un appel téléphonique, ne plus espérer du positif : relativiser !
– Pour neutraliser la pluie, les bruits, les quidams qui coupent la parole, les ratiocinations et autres arguties dans le genre de celles-ci : utiliser des bouchons d’oreille.
– Quant aux regrets qui surgissent inopinément, aux remords en embuscade : leur tordre le cou, leur démontrer leur inanité et leur nocivité intrinsèque.
Mais ne nous égarons pas dans l’existentiel, la métaphysique suivrait : se cantonner aux détails ! Au demeurant, dans l’au-delà le silence et les repentances s’avéreront superfétatoires.
Un passionnant débat radiophonique évoquait le complexe de Caïn. Par sa logique, il éclairait et banalisait (aussi du fait de sa fréquence) l’attitude des fratries renégates : envoyer le lien aux vôtres.
La résilience rend la vie plus confortable, qu’importe la sincérité.