Jargon

Inouï ! Il existe des mots pour tout, même pour évoquer des choses qui n’existent pas. Ainsi une paréidolie désigne un phénomène psychologique impliquant un stimulus (visuel ou auditif) vague et indéterminé, conduisant à imaginer une représentation. Par exemple, en observant un nuage, un rocher ou un arbre, un visage s’impose. L’aorasie désigne un phénomène qui n’est reconnu que lorsqu’il disparaît. Deux mots savants, difficiles à placer lors d’une conversation à bâtons rompus, mais il en existe d’autres plus maniables comme les verbes désignant les cris des animaux en fonction des espèces : caqueter (la poule), boubouler (le hibou), caracouler (la palombe), jargonner (le jars)…

Tant de mots à notre disposition faisant partie de notre patrimoine, de notre culture, de notre langue et nous butons sans cesse sur des termes anglais pas même traduits (comme si, tout à coup, le bilinguisme régnait chez les Gaulois !), ceci autant dans les ouvrages, les logiciels qu’à France-Culture ! Si les Français pratiquaient honorablement leur langue, auraient-ils besoin de tous ces emprunts ? Non !

Pour me montrer large d’esprit, j’accepte d’utiliser les termes anglais d’origine française qu’ils nous ont volés sans vergogne : stress, de l’ancien français « estrece » qui signifiait oppression et donna en français moderne détresse, vintage (très tendance) qui vient du français vendange, flirt butiner de fleur en fleur, au figuré fleureter ou conter fleurette, plus prosaïque bacon en ancien français le lard, look émergea de plusieurs langues, en français il se référait à l’idée de passage, de traversée. Bref, j’accepte ces mots-là, à l’exclusion de tous les autres.

Françaises,  Français ! Parlez votre langue, défendez-la, lisez les auteurs du cru, favoriser les circuits courts. Résistez au néo-colonialisme. Merci *

* Merci vient du latin salaire récompensant un travail. (1ère invasion en 55 av. J.C.) Il existe une rue Jules César à Lutèce !