Assez !

Ayant rédigé une critique positive sur un auteur dans « à suivre… » (blogue saison 1), une critique négative équilibrerait l’ensemble et surtout… me soulagerait !

Je perçois un mouvement de panique sur les étagères de ma bibliothèque, les plus lucides des scribouillards tentent de se dissimuler entre leurs lignes. Comment traiter ou plutôt maltraiter ceux qui me déçoivent ? Dans quel ordre : chronologique,  alphabétique ?

Les sites de lecteurs valorisent systématiquement les livres, du moins leurs choix… Je soupçonne ces approches dithyrambiques d’émaner d’auteurs, d’éditeurs et autres vendus.

Fondamentalement, critiquer un écrivain me chiffonne d’autant que ce n’est pas mon métier, mais trop d’ouvrages me mettent en furie. Ainsi le dernier, vivement recommandé par une responsable culturelle,  je m’en empare avec gourmandise, l’éditeur à la réputation d’être exigeant : parfait.

Me voici embarquée dans une saga. Je me méfie de cette forme qui implique : grandir, aimer, souffrir, vieillir, mourir, épinglant le temps comme un papillon ! Dans un pays un peu étrange où plane une vague malédiction, se succèdent les générations jusqu’à ce que, au milieu du livre, l’héroïne du moment ressente un désir farouche pour son futur gendre, un adolescent : termes grandiloquents pour décrire leur attirance. Tout ça pour ça ! me dis-je. Tout ébaubie, je poursuis. D’une unique copulation naîtra un enfant qui mourra. Ah voilà la fameuse malédiction… Jadis, les romans à l’eau de rose baignaient dans le rose guimauve, désormais ils sont teintés de noir et de ridicule.

Je ne lirai plus ! Quoique… les propos de Mohammed Mbougar-Sarr, avant même qu’il reçoive le prix Goncourt rejoignaient les miens, il citait même Kundera tout n’est pas perdu. Et justement, je voulais envoyer mon manuscrit à son éditeur avant de remarquer qu’il privilégiait les auteurs des pays francophones… Dommage pour moi.

Photo « 3 dés de 3 mm décident »