Chemin d’écriture

Je devais relever ce défi pour ce blogue : l’écrit dans tous ses états.

Chemin d’écriture vise à appâter des participants des ex ateliers d’écriture : connotation plus épanouissante et moins laborieuse.

Il se trouve que j’ai animé deux séries d’ateliers l’une sur la nouvelle, l’autre sur les haïkus. Je pourrais donner ici même des indications pour vous inciter à vous lancer dans l’aventure au nom de l’interaction ! Sauf que, dans ce registre, des tonnes de procédés existent sur les réseaux. Au demeurant, je connais des personnes qui suivent sur le web des cours de relaxation, de sophrologie, de yoga, de cuisine, de bricolage… Quel domaine y échappe ? Restons révérencieux.

Après un stage, on interroge les participants quant à leur ressenti, rarement l’animateur. Remédiant à cette désinvolture, je dirais que la concentration, l’application, le sérieux et la confiance des participants me touchaient. Les blocages de quelques-uns en disaient long sur leur rapport à eux-mêmes. Je notais deux attitudes chez les réfractaires : « Je fais un truc, ça ira. » « Je fais de mon mieux et sollicite de l’aide. » Pour les nouvelles, le plus difficile consiste à trouver une chute : une fin en rupture avec les attendus du texte. Ceci se comprend, le créateur s’est immergé dans son histoire et, tout à coup, il s’en détache, suggérant toute autre chose. Aussi, je demandais aux participants d’en proposer : le côté iconoclaste ou, plus modestement, l’envie de renverser le château de sable du voisin fonctionnait bien. Par contre, le désamour des lecteurs (Français) pour ce genre est peut-être lié à ce choc final, en plus de la brièveté du texte.

Lors de la première séance, je tirais au sort une dizaine de mots à intégrer dans un récit. À la deuxième, une situation servait d’introduction. À la troisième, je proposais des images à partir desquelles bâtir une histoire. Certains hésitaient longuement dans leur choix, d’autres s’emparaient précipitamment de l’une d’elles.

Ludo avait manqué les deux premières activités, je lui remis par écrit les consignes pour qu’il s’exerce par la suite. Il opta pour la reproduction d’un tableau de Monique Lowy : Le train.

Il rédigea un texte remarquable qui intégrait les mots de la première séance, la situation de la seconde et l’image. Sa lecture nous laissa ébahis et admiratifs. J’aurais dû photocopier son travail. J’aurais pu aussi le lui demander avant sa disparition.

Je fouille ma mémoire. Je crois qu’il s’était glissé dans la peau du chat noir.