Léo Ferré : 30 ans

14 juillet 1993 – 14 juillet 2023

L’œuvre de Léo Ferré est immense et diverse.

Les chants de la Fureur parus en 2013 chez Gallimard réunissent l’essentiel en 1 577 pages : poèmes, chansons, textes de réflexion sur le langage, roman, introduction à plusieurs poètes, un journal, des articles, des livrets d’opéra, des lettres, un essai sur la pensée libertaire… C’est un poète et aussi un extraordinaire prosateur.

Même richesse en matière de musique puisqu’il voulait avant tout être compositeur : une symphonie, un oratorio, un ballet, trois opéras, des musiques de film… Il mettra 24 poètes de Rutebeuf à Aragon en musique et composera pour ses propres chansons, plus de 400.

En tant qu’interprète, il a utilisé tous les instruments de l’accordéon à l’orchestre symphonique, tous les rythmes du tango au requiem, en passant par la pop musique. Il a innové en disant des textes sur des musiques du rap et du slam avant qu’ils existent et chanté tout en dirigeant un orchestre.

Sa thématique est riche : l’amour, la mort, la révolte, la liberté, la nature, les animaux… Les cinq années où il vécut dans le Lot furent très créatives. Il a laissé des poèmes beaux et forts sur le Quercy.

Sur mon site 9 émissions de radio d’une heure, en compagnie de Bernard  Legendre, sont disponibles pour éclairer et illustrer cette œuvre qui, en dépit de sa diversité, montre une cohérence qui témoigne d’un univers singulier qu’il souhaitait nous faire partager : « Je voudrais que ce manifeste du désespoir devienne pour les hommes libres qui demeurent mes frères un manifeste de l’espoir. »

Colette Brogniart

NB – Plusieurs évènements commémorent ces 30 ans.

Pour ma part, j’ai fait une conférence dans le Pas de Calais le 7 avril, j’en ferai une le 26 août à Arnis au-dessus de Cahors et le 2 décembre à Lalbenque (46).

Photo : Léo Ferré dirige l’orchestre d’Avignon au Théâtre du Chêne noir (Photo C. Brogniart)