Potentas lambda

Une brochette de despotes, tyrans et dictateurs conduisent le monde à sa perte : constat alarmant et dramatique.

Dans la sphère où j’évolue au quotidien, j’ai repéré quelques graines de potentats : des individus lambda qui, pour prouver je ne sais quoi,  s’arrogent des rôles et brandissent des diktats imbéciles, des contre-vérités, des dénis, étalant leur inculture notoire ou leur mythomanie galopante. S’ils possédaient davantage de pouvoir, leur nocivité croîtrait en proportion. D’évidence, leurs collaborateurs ou prête-noms insignifiants et vulgaires acquiescent à  leurs délires. Ceux qu’ils manipulent ou maltraitent se devraient de réagir : ils s’abstiennent !

Je n’ai pu m’empêcher de monter au créneau et mal m’en a pris puisque me voilà en phase de bannissement. De plus, étourdiment, j’ai cru pouvoir m’appuyer sur des individus intelligents, sans mesurer qu’ils avaient plus à gagner en restant du côté de ces roitelets qu’en me soutenant bien qu’ils ne puissent ignorer leur notable médiocrité patente. Ceci m’attriste et me chagrine.

Étouffant d’impuissance, bâillonnant mes larmes, je décide, une fois de plus, d’affûter mes mots, de concocter de joyeux jurons, des slogans chantant, des palinodies qui m’apaiseront tout en passant plus ou moins inaperçues : je fais confiance à l’ignardise.

Bref, bien que la haine soit mauvaise pour la santé, je la tiens bien amère à disposition de ceux qui me nuisent ou m’ignorent. Quand, par malheur, l’un d’eux me parle gentiment, elle s’évapore aussitôt ; heureusement, la plupart s’abstienne.

Quant au destin du monde…

Raku du sculpteur D. Paris