Guerres & luttes

Depuis des décennies, le monde prétendument en paix est en guerre. Longtemps, j’ai redouté qu’elle éclate alors qu’elle sévissait sur cette infortunée planète. Les conflits se multiplient, se rapprochent et nous discourons sur leur nature : génocide, crimes contre l’humanité, crimes de guerre. Les morts font-ils la différence ?

Sur ce fond déshumanisé, nous poursuivons notre petit bonhomme de chemin. En hommage à la vie, une forme de résistance ? Peut-être. A l’aveugle ? Sans doute.

Je signe des pétitions et des chèques, puis retourne à mes écrits, lieu de mes luttes : les mots pourraient rendre le monde meilleur en réduisant l’ignorance et la médiocrité. Encore faudrait-il…

Ce jour, je prépare une conférence sur un poète pour mettre en valeur la richesse et la diversité de son œuvre. J’agis de mon mieux et un peu de mon pire quand je modifie quelques vers afin d’en faciliter la lecture, pour « l’avoir en bouche » comme disent les comédiens : un crime de lèse-majesté, mais qui sait s’il ne m’approuverait pas ?

J’ai l’âme d’un faussaire

Talonnée par l’audace

Le noir comme comparse

Plus question de se taire

Souvent cette âme vibre de colère et je jure in petto « vieux c… » ou « vieille c… » : respect de la parité. Aucune discrimination en fonction de  l’âge dans mes propos : certains et certaines sont plus jeunes que moi. Ceci ravit ma hargne en toute mauvaise foi.

D’autres insultes surgissent par dépit ou rage : « pauvre crétin » « gros débile » suivant l’humeur maussade du jour, ou encore « sale macho » et ses variantes.

J’ai conscience que c’est indigne d’une autrice primée et vaccinée, mais les écrivains et poètes « sont de drôles de types qui vivent de leur plume/Ou qui ne vivent pas c’est selon la saison ».

Et

Qui dira les vertus de l’injure

Quel auteur doué ou quel blanc fada

Nous concocte tant de galimatias

Élixir pour poète en rupture