Mystère et boule de gomme
Je vais participer à une table ronde sur le thème : Comment écrire le mystère ? Chaque auteur évoquera ses ouvrages. A priori, les romans policiers se revendiquent maîtres du mystère.
Je n’en écris pas et mes livres abordent des sujets tels l’espace, le temps, la mort, les racines, l’identité, le changement, les arts, l’usurpation, l’amour, la réalité fictionnelle ; pourtant tous incluent un mystère, un secret, une énigme, un problème – ses synonymes.
Est-ce le genre romanesque qui induit ce ressort pour retenir les lecteurs ? Dans certains de mes ouvrages, les mystères s’enchaînent, dans d’autres la construction s’en mêle : des fins qui renvoient aux débuts, des histoires parallèles, des jeux de miroir. Les personnages, souvent mystérieux, se dérobent, se dédoublent, dévoilent des facettes inattendues. Autant d’aspects qui cernent le « comment écrire le mystère ».
Plusieurs s’ouvrent sur un fait insolite qui s’éclairera plus ou moins au fil des pages, si accessoire ou, au contraire, se complexifiera pour déboucher sur une interrogation essentielle, existentielle, presque métaphysique.
Houlà ! Depuis belle lurette, je pressentais que commettre un polar s’imposait afin d’atteindre un vaste public et, surtout, pouvoir proposer, à cette table ronde, des réponses moins alambiquées.