Constat
C’est sûr je ne suis pas du soir
C’est socialement une tare
En outre je fuis le nombre
Me réfugiant dans mon ombre
Disparaissant sans préambule
Bloquant dans mes mandibules
Les chicanes qui perturbent
Les arguties qui entubent
Pour m’enfouir dans mes grimoires
Où j’entrepose de mémoire
Mille souvenirs inventés
Pas forcément très adaptés
Pour rire et me moquer de tout.
Je crois que je tiens le bon bout.
J’enviais déjà les imbéciles
Heureux, d’autres existent-ils ?
Laisser faire n’est pas sorcier
Suffit de ne point se soucier
Du qu’en dira-t-on. Silence !
Ainsi prendre de l’avance
Alors si quelqu’un me suit, qui ?
Si quelqu’un survient, un ami ?
J’accepterai de partager
Quelques rimes pour s’occuper
Déprime, spleen et dépression
Sont nos fidèles compagnons
Il conviendrait de les troquer
De s’entourer de freluquets
Je sens bien que je perds pied
Mais comment y remédier ?
Je collecte des faux semblants
Me conduisant vers le néant
Pour retrouver de faux amis
Et boire des goulées d’oubli
M’inventer une biographie
Orientée « poètes maudits »
2 Comments
Colette Brogniart mai 23, 2019 - 08:22
Pour ma part, je classe plutôt ces vers dans « Vers pour rire » que pratiquent bien des poètes, même parmi les plus sérieux… Quant à l’image, j’ai réalisé ce collage pour me confronter à cette technique dont il est beaucoup question dans mon dernier roman : La Solitude des mots. Il m’a paru pouvoir « illustrer » le poème. Colette Brogniart
Jean-Bernard mai 23, 2019 - 08:16
Noir, c’est noir… D’où l’illustration ?