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Il était une fois

Il était une fois en deux mille vingt trois un poète de bonne foi qui cherchait plein d’effroi et de doute à ne pas jouer les rabat-joie à ouvrir mille voies et réchauffer les voix hourra ! hourra ! hourra et même alléluia ! NB 1 – A et OI rimaient en ancien français NB 2 – Une photo d’aube comme il se doit. NB3 – Je reprendrai mes élucubrations  sous 8 jours.

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Reconversion du père Noël

Elfes, gnomes, lutins… toute ma bande s’efforça, Noël après Noël, de neutraliser le gros rougeaud démago, consumériste éhonté. Un tricheur-menteur qui atterrit en jet privé, descend de la passerelle en saluant la foule de son opulente bedaine, avant de prendre place dans son traîneau où un cocher s’occupe des rennes tandis qu’il se couvre de fourrures d’hermine et de vison, tout en  agitant la clochette d’argent pour que les journalistes accourent. Les flashs escamotent les…

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Pour…

Pour consoler le  temps qui passe,  j’écris mots perdus agrémentés de notes enrubannés de têtes de linotte des mots tout ciselés dans l’en-dedans virevoltant comme des cerfs-volants des mots parlant volutes et spirales roulés en torsades verticales des mots tressés enlacés plus puissants que les armes poissées rouges de sang des mots s’inventant à chaque instant des mots mêlant le futur au présent des mots  cinglants qui renvoient l’insulte des qui rient s’amusent et exultent…

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Bruits familiers

J’aime entendre les bruits des maisons : grincements de portes, craquements de meubles, bourdonnements diffus… Je jubile à l’écoute d’un vieux feuilleton radiophonique amplifiant  les sons pour suggérer décor et action. Ce plaisir remonte-t-il à l’enfance ? Après le repas, dans la petite cuisine où le poste de radio trônait sur une étagère, nous écoutions feuilletons, chansonniers, mais aussi pièces de théâtre et nouvelles. Ma mère exécutait des tâches ménagères, mon frère dessinait ou apprenait ses…

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La main

Dans l’impasse du gué, une porte en bois sombre munie d’un heurtoir métallique en forme de main de femme fine et alanguie attirait les visiteurs.  Jadis, cette maison,  comme l’indiquait le numéro de grande taille au-dessus de la porte, servait de lieu de rendez-vous. Ces endroits disparurent du fait de la loi et peut-être de l’évolution des mentalités. Cependant une attirance suspecte perdurait. La nuit, des silhouettes approchaient, ralentissaient, dépassaient la demeure avant de  revenir…

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Muse & Cie

Un artiste me confia qu’il créait uniquement pour l’amour d’une personne. Comment le vivait-elle ? Touchée, impressionnée, valorisée ou encombrée par cette responsabilité à partager avec les muses ? Sa première inspiratrice se consacrait à faire bouillir la marmite et à élever les enfants. La deuxième exerçait dans un domaine artistique : soutien matériel et possibilités de débouchés. Célébrité, projecteurs, paillettes éblouirent la troisième. Pour les suivantes, je ne sais. Quoi qu’il en soit, vivre avec un…

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Angoisse

Dès l’enfance, j’ai ressenti de l’angoisse sans même connaître le terme. Je disposais de celui de « cafard » : avoir le cafard. Expression qui s’appuie sur la couleur de l’insecte et  ses mauvaises fréquentations : les recoins, la nuit. Dans le long couloir sombre du dispensaire où je naquis, les pas résonnaient dans la lueur bleutée tombant d’une verrière. Tout au bout au-dessus de la porte, un bas-relief en plâtre représentait un enfant ficelé comme une…

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Stratégies d’évitement

La personne honnie se trouve sur votre droite, tournez la tête à gauche ; si elle est à gauche, faites l’inverse. Variante plus discrète : effectuez de légères oscillations de la tête, les yeux rivés sur l’horizon comme si vous cherchiez quelque chose ou quelqu’un. Autre solution : marcher en souriant en direction de la personne,  à une distance de sécurité raisonnable s’immobiliser pour refaire le nœud de votre lacet de soulier en prenant appui sur une…

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reflets rivière Lire la suite

Tranquille

Il pêchait tranquillement dans la petite rivière, quand soudain l’eau s’arrêta de couler. Le bouchon s’immobilisa, légèrement incliné vers l’aval. L’eau comme un miroir emprisonnait les reflets des rives et des arbres. À contre ciel, leurs feuilles se figeaient dans la lumière : plus le moindre souffle, plus le moindre frémissement. Bastien balaya du regard la terre et le ciel, l’amont et l’aval. Nul clapotis, nul pépiement d’oiseau, nul crissement d’insecte, seule sa respiration ténue…

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À reculons

Vous arrive-t-il d’aller quelque part à reculons ? Puisque l’expression existe… Pour ma part, je crains que ce soit mon mode de locomotion habituel. Alors, pourquoi se déplacer ? Prenons un exemple au hasard : les Salons du livre. Ils impliquent de se lever dès potron-minet, de charger bouquins et accessoires, de faire la route, de chercher la localité, puis de s’enquérir de la salle et d’en trouver l’accès. Trop tôt, on trouve porte close ou on…

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