Panier 0
Lire la suite

Un jeune homme

Ce jeune homme me plaît. Son visage est grave, ses traits sont réguliers. L’implantation des cheveux bruns frisés dessine deux arcs en écho aux sourcils. Le front bombé au-dessus des yeux suggère la concentration. Le regard est direct, perçant, le nez droit, le dessin de la bouche ferme, le menton volontaire. Insolent ? C’est l’été, il est vêtu d’un polo au col ouvert, à manches courtes. Ses bras sont ceux d’un tout jeune homme. Il tient…

Lire la suite
Lire la suite

Lettre à…

Un roman épistolaire se développe à partir d’un échange de correspondances. Les lettres peuvent aussi être utilisées tel un recueil de nouvelles. Les « Lettres non postées » de mon Maître étaient dédiées à des objets, à des entités, à des crapules et autres. Faute d’avoir glissé une lettre dans ce blogue, je me dois d’y remédier. Voyons, à qui écrire une lettre sans l’adresser : l’inverse de la lettre anonyme. Lettre ouverte à… ? Au Lecteur idéal, Vous…

Lire la suite
Lire la suite

Synopsis

Scène 1 – Par un matin glacé au soleil hésitant. Un lutin oublié par le Père Noël marche sur la route. Il préfèrerait lutiner tranquille dans un lit douillet. Scène 2 – À la croisée d’un chemin. Il rencontre un lutin trapu et laid. Il s’étonne, poliment, de tant de laideur. Je suis fort beau ! S’indigne le gnome. (Les gnomes sont des génies difformes : plus ils sont difformes, plus ils sont géniaux.) Scène 3 –…

Lire la suite
Lire la suite

Nouvel an

Chaque fin d’année, il faut passer à la suivante : nécessité du calendrier, habitude culturelle, mélange d’Histoire, de superstition, de symbole, trêve des confiseurs et des politiques… À une époque, le 1er avril avait été choisi puis abandonné d’où les farces qui perdurent. Début 2016, j’avais confié à un poème  le soin d’assurer la transition« Des mots », en 2017 c’est un texte humoristique avec buches déguisées en petits lutins « De Noël au Jour de l’an » qui transmit…

Lire la suite
Lire la suite

Mexique et gilets jaunes

Ayant pu me faufiler entre les barrages des gilets jaunes, je décollais de l’aéroport de Toulouse, le 28 novembre 2018, pour le Mexique, inconsciente du fait qu’un décalage de douze heures allait épuiser rapidement mon énergie. Ébaubie, je parcourais les rues de Mexico, grimpais  sur la pyramide du soleil de Teotihuacan, achetais dans le marché indien d’Oaxaca du « papel amate » papier confectionné à partir d’une écorce d’arbre pour réaliser, avec l’aide de quelque comparse, un livre…

Lire la suite
Lire la suite

Le damier du fou

Le fou, ayant perdu sa diagonale,  délaissa l’échiquier pour un damier. Il entreprit, avec la complicité du hasard, de réunir des pièces. Restait à inventer les règles du jeu. Il examina chaque pièce en  commençant par la Dame, la blanche (un peu beige), une aigrette sur la tête. Elle serait statique. Le valet, vêtu d’une livrée bleue, agiterait l’éventail. Quelques dominos délaissant leur boite agrémenteraient les cases noires sans tenir compte de leur nombre de…

Lire la suite
Lire la suite

Pas de vague

« J’ai été pris en otage à 10 h 09. Je distribuais un document lorsqu’une étudiante m’interpela : «Arrêtez, ce n’est pas le moment ! » Interloqué, je m’immobilise. De fait, nous avons encore une minute avant la reprise, mais le sujet est long à traiter, il n’y a pas de temps  à perdre. Je reprends la distribution. Mise en fureur, elle enchaîne : « Si je vous vois dans la rue, je vous calcule même pas. Est-ce que vous chiez…

Lire la suite
Lire la suite

Transfert ?

Lorsque ses ongles sont un peu longs, ils ressemblent à ceux de sa sœur. Elle s’empresse de les couper. D’autant que c’est préférable pour éprouver la subtilité du toucher. Comment a-t-on pu faire croire aux femmes que les ongles longs étaient plus sexy ? Chez les sorcières à la rigueur… Quand elle est fatiguée, le bas de son visage s’avachit et sans avoir à se regarder dans un miroir, elle perçoit sa ressemblance avec sa…

Lire la suite
Lire la suite

Cinq histoires pour une photo

– C’était une salle de cinéma. Lorsque la porte bleue s’ouvrait, la foule se précipitait à gauche vers le guichet derrière lequel plastronnait une fausse blonde exagérément maquillée qui dardait fièrement ses gros seins comme pour évoquer les films de Fellini. À droite, un escalier en colimaçon plongeait au  sous-sol où étaient entreposées des affiches et des pancartes annonçant :  Charlot, Buster Keaton ou des films de cape et d’épée, des péplums et, de temps…

Lire la suite
Lire la suite

Les Maisons – Texte

Les Maisons ont une âme que je perçois chaque fois que j’en franchis le seuil. Plusieurs m’habitent, si je puis me permettre cette inversion… J’identifie d’abord leur odeur : chacune a la sienne. Puis, je recense les jeux de lumières, contre-jours, zones d’ombres qui marquent chaque pièce. J’enregistre leur respiration : craquements, grignotements menus, déplacements furtifs, silences profonds. Chaque espace entoure mon corps à sa manière. Dans la maison de mes grands-parents, je percevais d’abord l’odeur de…

Lire la suite